jeudi 14 février 2013

Le déclin des consoles

Aujourd'hui c'est la Saint Valentin, et vous vous attendez donc à un billet sur les Dating sims. Eh bien, non ! Je vais plutôt vous transmettre mon avis sur l'évolution du jeu vidéo et des consoles, face à un adversaire qui reprend de plus en plus ses droits : l'ordinateur !

Au commencement, bien avant ma naissance et la rivalité Nintendo/Sega de la 3e génération de consoles, il y avait la console Odyssey de Magnavox, le jeu "Pong", puis les consoles d'Atari marquant la seconde génération. Nintendo et SEGA se ramènent à leur tour, et bouffèrent leurs précurseurs. Commence alors une bataille épique entre les deux titans ; elle durera jusqu'à la 6e génération de consoles. Dans la bataille s'ajoute Sony et sa PlayStation au cours de la 5e génération, puis Microsoft au cours de la suivante... Bref, une sombre période que ceux de ma génération ont bien connus va alors naître. Je l'ai nommée « l'âge sombre du jeu vidéo ». Il se caractérise par ce triangle dominant Nintendo/Sony/Microsoft qui dure depuis maintenant presque 10 ans. Pourtant, tapis dans l'ombre depuis des temps immémoriaux se tient un nouvel adversaire, attendant son heure dans un monde chaotique où certains courent après la haute définition : le PC.

Il faut dire qu’à l'époque, on ne pouvait pas vraiment comparer les consoles et les ordinateurs. Mais aujourd'hui, les consoles ne sont ni plus ni moins que de sous-ordinateurs proposant le même catalogue de jeux que ces derniers, à un détail prêt qui a son importance : le multijoueur local sur une même machine. Bien conscient qu'il s'agit de l'un des véritables éléments vitaux des consoles de jeux, Nintendo continue de s'efforcer de mettre en avant cet aspect de la console ("Nintendoland"), tout en proposant des éléments de gameplay inédits qu'un simple ordinateur muni d'une manette de jeu en USB ne peut imiter. Il reste encore aujourd'hui quelques jeux Sony suivant aussi cet exemple, et on ne s'en plaindra pas, compte tenu du reste...



Little Big Planet, un "vrai" jeu console à pratiquer en multi.
Malheureusement, cette analyse brillante n'est pas celle qui effleure l'esprit du consommateur lambda d'aujourd'hui : celui-ci ne jure que par le label Sony ou Microsoft, et le confort du jeu en ligne tranquillement vautré au fond de son canapé, un casque sur les oreilles. Si dans cette optique, les deux constructeurs tentent tous deux d'imposer la machine la plus performante, soyons au moins honnête sur une chose : un ordinateur récent et entretenu, aura toujours le dernier mot à ce niveau. Alors, évidemment, tout le monde ne s'amuse pas à customiser sa tour pour qu'elle soit toujours au top niveau, parce qu'il est évident que c'est bien plus confortable d'insérer un disque dans un système optimisé pour, que d'optimiser le système en question. Mais à choisir, est-il plus judicieux d'acheter un ordinateur et ne changer que quelques pièces pour rester au niveau, en ayant le choix des constructeurs (et donc des prix), où d'acheter une console, puis la suivante quand celle-ci est techniquement dépassée ? La PS4 est sur le pont d'être annoncé ; donc, rappelons que l'année de sa sortie, la PS3 de Sony était proposée à 500€, ce qui était plutôt cher pour une simple "mise à jour" de son ainée, la PS2... Je tiens quand même à préciser au passage, que les consoles actuelles, et précisément la PS3 de Sony, nécessitent dans neuf cas sur dix, d'installer le jeu sur le disque dur de la console avant de pouvoir jouer. Cela implique donc des contraintes de stockage type PC, sur un support qui au départ n'avait pas ce handicap. Un handicap qui, ironiquement, n'en est même plus un sur PC, puisque les disques dur ont une capacité très largement supérieur à un disque dur de console. Enfin, je rajouterai qu’un même jeu à la fois sur PC et console, est moins cher en version PC, ce qui n'est pas négligeable à l'échelle d'une année de jeux achetés sur ordinateur.


Skyrim sur PC : avec des mods, le jeu est encore plus beau !
Alors voilà, on ne va pas se mentir, le véritable argument de vente de la console actuelle, c'est de pouvoir proposer un jeu qui n'existe pas sur PC, et que le joueur va désirer au point de céder pour celle-ci. Néanmoins, il faut admettre que ces exclusivités ne sont pas les licences qui, pourtant, sont celles qui se vendent le plus (je ne peux pas blairer "Call of Duty", mais ce jeu qui est largement bien plus à l'aise au clavier et à la souris, est disponible sur PC pour 10 à 20 euros de moins) ! C'est pourquoi, selon moi, c'est le consommateur, le véritable imbécile dans l'affaire. Tout comme c'est également ce même consommateur qui fait que l'image d'une firme peut aussi bien avoir pour symbole marquant un superbe "Crash Bandicoot", puis un détestable "Uncharted" 10 ans plus tard. Les dirigeants prennent parfois (souvent) des décisions de cons, mais cela est du au fait que le public, qui va en faire les frais, est lui-même assez idiot pour l'accepter sans broncher, voir crier au génie et leur donner raison. Les jeunes générations de joueurs ne peuvent pas s'en rendre compte, mais Sony n'est pas l'image que l'on veut nous en donner dans son "All-Stars Battle Royale" qui fait d'avantage la promo du dernier "Metal Gear" ou du dernier "Devil may Cry", que de rendre hommage aux jeux qui ont permis à Sony d'avoir la notoriété qu'il a aujourd'hui (Crash et Spyro ne sont pas présent dans le jeu, nada).

J'en ai fini avec cet article, j'espère qu'il vous évitera de tomber dans le piège de la prochaine génération de console, qui opposera la PS4 de Sony à la nouvelle X-Box de Microsoft. Il est temps pour ces deux grandes puissances de descendre du trône, et courir à grande enjambés vers leurs propres pertes. Cet âge sombre n'a que trop duré.